

C'était dans ce hall que le public assistait au début du spectacle où de drôles de clowns occupaient la piste. Il y en avait un assis au bar, qui portait une grande culotte, un autre affublé d'une veste à larges rayures qui gesticulait dans tous les sens. Il y avait aussi le clown "Fofie", cheveux sur la langue, qui dirigeait chacun vers son fauteuil. Dans la salle, Philomène et Lulu mangeaient des pop-corns qu'ils faisaient voltiger sur leurs voisins, tandis qu'un autre offrait des chocolats.
C'est au moment où j'allais prendre place, qu'un gros clown s'est mis à minauder dans mon dos. Il était accoutré d'une misérable salopette grise qui soulignait ses formes généreuses. Ses épaules supportaient une échelle et de gros câbles électriques. Ses grosses joues et son attirail lui donnaient un air sympathique malgré les grommellements qu'il lançait aux spectateurs.
Tous les clowns rejoignirent la scène, continuant leurs pitreries qui amusaient petits et grands. Ils ne cessaient de faire plaisanteries sur plaisanteries, l'un nous photographiait pendant que l'autre passait son câble long de plusieurs mètres au-dessus de nos têtes. A un moment, ces drôles de personnages cessèrent leur cacophonie et portèrent leur attention sur l'un d'eux. D'abord, ils s'approchèrent de lui, l'encerclèrent, le touchèrent, observant ce pitre énigmatique. Ses compagnons ouvrirent sa combinaison grise et ôtèrent un à un des chiffons de couleur qui suscitèrent notre curiosité. Puis, ils enlevèrent son chapeau ; à son tour, il baissa lentement la tête, retira son nez rouge, ses fausses joues. Quand il releva son visage fardé de blanc, on entendit de nombreuses exclamations dans l'assistance. Il nous adressa un large sourire, pareil à celui d'un enfant bienheureux du tour qu'il vient de jouer. Ce clown avait pour nom d'artiste : Nilda Fernandez.
C'est au moment où j'allais prendre place, qu'un gros clown s'est mis à minauder dans mon dos. Il était accoutré d'une misérable salopette grise qui soulignait ses formes généreuses. Ses épaules supportaient une échelle et de gros câbles électriques. Ses grosses joues et son attirail lui donnaient un air sympathique malgré les grommellements qu'il lançait aux spectateurs.
Tous les clowns rejoignirent la scène, continuant leurs pitreries qui amusaient petits et grands. Ils ne cessaient de faire plaisanteries sur plaisanteries, l'un nous photographiait pendant que l'autre passait son câble long de plusieurs mètres au-dessus de nos têtes. A un moment, ces drôles de personnages cessèrent leur cacophonie et portèrent leur attention sur l'un d'eux. D'abord, ils s'approchèrent de lui, l'encerclèrent, le touchèrent, observant ce pitre énigmatique. Ses compagnons ouvrirent sa combinaison grise et ôtèrent un à un des chiffons de couleur qui suscitèrent notre curiosité. Puis, ils enlevèrent son chapeau ; à son tour, il baissa lentement la tête, retira son nez rouge, ses fausses joues. Quand il releva son visage fardé de blanc, on entendit de nombreuses exclamations dans l'assistance. Il nous adressa un large sourire, pareil à celui d'un enfant bienheureux du tour qu'il vient de jouer. Ce clown avait pour nom d'artiste : Nilda Fernandez.

Marcel Loeffler, l'accordéoniste qui ne verra jamais les feux de la rampe, vint prendre place au bras d'un clown. Nilda, lui, restera à ses côtés, attentif.
En entrant, on nous avait confié un fascicule un peu vieillot qui titrait "de grands succès de la chanson française" chantés par le public, accompagné par Nilda Fernandez et l'accordéon. Sur des airs d'un autre temps, nous avons entonné un "Hymne à l'amour", une "Java Bleue", chanté "Milord" et "La Bohème". Dans cet espace qui nous a été offert, nous avons pris un réel plaisir à reprendre avec amusement ces éternels succès avant l'entracte.

Au second acte, le rideau rouge se leva et laissa apparaître un tableau d'élégance entre Marlène Dietrich et Charlie Chaplin. L'artiste entama son tour de chants à califourchon sur une chaise, en appui sur une canne tout droit empruntée à Charlot. Mais pour l'admirateur, l'élégance est tracée de ses doigts déliés. Dans l'envolée de ses gestes appliqués, compromis entre la danse classique et le flamenco, se dégage force, énergie, des dénominateurs communs avec les musiciens qui l'accompagnent. Ce soir "La Gitana" se donnait jazzy pour finir sur l'air enlevé d'une polka, mais demain l'équipe pourrait bien en faire une version rock si cela la prenait.
Nous avons réécouté des textes du début de carrière dans des arrangements que le chanteur se fait fort de créer toujours différents. Nous nous sommes régalés d'une acoustique impeccable.
L'homme est audacieux et a le goût des incertitudes, preuve en est qu'il chante à voix nue, sans filet. Ni instrument, ni micro : un moment d'authenticité qui nous hisse dans un doux vertige au sommet de sa voix. Toujours présente, se profilaient dans le velours frappé des costumes, les couleurs d'une Espagne familière. La poésie de Lluis Llach se conjuguait avec celle d'Antonio Machado. Depuis Madrid, la flûte de pan nous emportait sur les hauts plateaux de la cordillère des Andes, puis nous posait sur les terres des indiens Montagnais du Canada ; de ballades en rythmes afro-cubains, nous faisions le tour du monde.
L'homme est audacieux et a le goût des incertitudes, preuve en est qu'il chante à voix nue, sans filet. Ni instrument, ni micro : un moment d'authenticité qui nous hisse dans un doux vertige au sommet de sa voix. Toujours présente, se profilaient dans le velours frappé des costumes, les couleurs d'une Espagne familière. La poésie de Lluis Llach se conjuguait avec celle d'Antonio Machado. Depuis Madrid, la flûte de pan nous emportait sur les hauts plateaux de la cordillère des Andes, puis nous posait sur les terres des indiens Montagnais du Canada ; de ballades en rythmes afro-cubains, nous faisions le tour du monde.


Une véritable ovation rappela le chanteur sur les planches. Il réapparût sous les applaudissements de la foule à laquelle il vint se mêler. La salle entière était debout, avait retrouvé son calme et restait figée devant l'artiste qui faisait encore don de générosité. Quand il regagna la scène, je m'en approchais pour lui offrir un bouquet de violettes. Je m'amusais déjà du sort qu'il leur réservait. Il les pris donc, en apprécia le parfum, les accrocha à sa boutonnière, puis dans un tourbillon les renvoya au pied de mon siège. Ce fût un moment de complicité inoubliable.


Quand la dernière ampoule s'est éteinte, j'ai rejoint la sortie des artistes pour saluer Nilda jusqu'à une autre fois. Je suis restée là un long moment pour échanger mes impressions avec les admirateurs, les musiciens. Puis, le chanteur est enfin apparu, il est venu me saluer. J'ai pu le féliciter pour son talent, mais malgré sa fatigue, l'homme m'a fait parler de moi plutôt que de lui et ça aussi ce fût une preuve de sa grande générosité. Intimidée par les paroles touchantes qu'il venait de me confier j'ai marché dans la nuit devenue douce. Jusqu'au petit matin, j'ai rêvé et à l'éveil du nouveau jour, je me croyais encore sur ce tout petit point de la terre...
1 commentaire:
Bonjour Sandrine
C'est un très beau commentaire que tu nous as laissé là !!! J'étais à ce concert et tes photos m'ont remis des images en tête. si tu veux des news passe sur le site:
http://flash_news_nf.site.voila.fr/
et laisse-moi un message, ainsi j'aurais ton mail.
A +++.
Miguel
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