vendredi, février 13, 2015

Technique de peinture

mercredi, juin 25, 2008

Patrice Carmona en son et en lumière


Bonjour à tous !!

Me revoilà avec de meilleures nouvelles, comme par exemple l'arrivée de l'été et avec lui, bientôt les vacances, les soirées entre amis, les festivals et la découverte de nouveaux artistes. Bô mes gros et petits malheurs auront eu au moins l'avantage de me permettre de découvrir Patrice Carmona. Oui, oui, lui-même, musicien, auteur, compositeur, interprète et Marseillais (c'est un métier aussi, j'vous assure !) au grand talent !! Déjà remarqué par les professionnels, il n'en n'est pas à son coup d'essai, mais à l'écoute des titres de l'album qu'il vient de commettre (sortie de l'opus en septembre, il me l'a promis !), je suis restée scotchée par sa voix fabuleuse, du rock-rauque comme j'aime !!! ça tourne vraiment bien !!! Un grand Merci Patrice, tu joues en boucle à la maison et tu m'as redonné la pêche qui me manquait. Les morceaux sont en écoute sur myspace enfin je veux dire sur son space .

Sudistes, Nordistes rassemblons nous autour de Patrice cet été pour lui souffler comme qui dirait "c'est d'la bombe baby et t'as le pedigree ça s'reconnait au débit !! Il envoie vraiment du bois !!

Merci aux bonnes âmes qui voudront bien me servir de jambe droite en attendant que la mienne repousse pour m'accompagner jusqu'au pied de la scène et saluer respectueusement l'artiste.
Vacanciers, autochtones et autres rapatriés, vous avez le choix des dates, ne vous privez pas d'un moment magique et d'un plein d'énergie :


3 juil. 2008 20:00 le muy
4 juil. 2008 21:00 salon de provence
5 juil. 2008 20:00 auriol
6 juil. 2008 21:00 auriol
9 juil. 2008 21:00 moriez
11 juil. 2008 21:00 st christol
12 juil. 2008 21:00 lamanon
13 juil. 2008 20:00 carnoux
14 juil. 2008 21:00 hyeres
19 juil. 2008 21:00 le rove
21 juil. 2008 20:00 le muy
26 juil. 2008 20:00 st maximin
28 juil. 2008 21:00 beaucaire
29 juil. 2008 21:00 puget/argens
31 juil. 2008 21:00 st cyr
2 août 2008 21:00 bras
11 août 2008 20:00 ollioules
13 août 2008 20:00 roquebrune
15 août 2008 21:00 cassis
16 août 2008 21:00 le muy
17 août 2008 21:00 bandol
23 août 2008 21:00 st andré
24 août 2008 21:00 callas
29 août 2008 21:00 sollies/pont
31 août 2008 20:00 lascours
6 sept. 2008 21:00 lascours
22 nov. 2008 21:00 carnoux
17 déc. 2008 21:00 aubagne
18 déc. 2008 20:00 aubagne
31 déc. 2008 21:00 ceyreste

vendredi, mai 23, 2008

Les chats ont 7 vies





On dit que les chats ont 7 vies, Téquila vient de quitter celle-ci. Mais une vie de chat c'est court, trop court pour ceux qui l'aimaient... Tes calins, tes bisous et tes diableries vont nous manquer ma minette.

vendredi, février 22, 2008

Karine en Campagne !

Bravo Karine, je suis fière de ton engagement auprès des causes que tu défends. Je savais ta volonté d'action dans des initiatives sociales et culturelles, ton besoin d'agir pour les plus fragiles, la défense de notre région, nous en avions parlé cet été. Notre grand-mère m'avait dit il y a quelques temps déjà "écoutes bien ce que je vais te dire et souviens t'en, notre Karine finira un jour par faire de la politique", elle avait raison, je n'imaginais pas que ce serait dès à présent, aussi je te souhaite toute la réussite dans tes projets. Bises ma grande.

http://www.dailymotion.com/video/x4fc46_karine-finet_politics

dimanche, décembre 09, 2007

Pour les filles


Pour les filles qui assument le second degré, je propose le lien vers le site d'une créatrice pleine d'humour et recommande de visiter la page accessoires, les bijoux sont so funny !!!!

vendredi, décembre 07, 2007

kiss & celle-là ?: Un Portrait de Minino Garay

Minino c'est surtout de bons souvenirs, du Jazz à Vincennes jusqu'au Studio Latin, en passant par le New Morning et les Buttes Chaumont, dont un très précis : son rire énorme éclate comme celui d'un géant fou lâché dans la jungle de ses percussions : énorme !! Bravo nino !!!


http://www.mininogaray.com/homefr.htm

Un Portrait de Minino Garay

dimanche, septembre 02, 2007

La Tache de Mariotte






Edme Mariotte, un physicien français du XVIIè siècle, découvrit le premier la tache aveugle (ou tache de Mariotte). Elle correspond à un endroit dans l'oeil, où la rétine est reliée au nerf optique et aux vaisseaux sanguins. Cette petite zone ne "capte" donc pas les images. Que fait le cerveau ? C'est simple, il complète naturellement le petit "manque" avec l'image qu'il voit autour. Il remplit. Quand les deux yeux regardent dans la même direction, il n'y a aucun problème, car les deux taches aveugles ne se superposent pas. Du coup, ce que ne voit pas un oeil, l'autre le voit. En revanche, quand un oeil seulement regarde, il peut dans un paysage, manquer un détail d'importance...
Vous êtes sur une route de campagne, au milieu des champs, et vous arrivez à un croisement. Vous vous arrêtez, vous regardez à gauche et à droite et vous redémarrez. Si vous n'avez pas réellement tourné la tête et regardé de chaque côté avec vos deux yeux, vous ne pouvez pas être sûr et certain que rien ne vient.
Si, au moment où vous avez tourné la tête, un véhicule arrivait justement à l'endroit de votre tache de Mariotte, votre cerveau, lui, a "rempli" la zone aveugle en complétant avec un bout de champ, un bout de route...
Nombre de deux-roues sont ainsi percutés chaque année par des automobilistes qui ne les avaient pas vus venir, et qui l'affirment en toute sincérité, étonnés de ce manque de fiabilité de leurs yeux. Mais on peut aussi entrer en collision avec un piéton, une voiture, un camion.... Bref, quand vous devez vérifier, faites-le avec les deux yeux.
Faites l'expérience. Placez-vous en face du rectangle ci-dessous, fermez l'oeil droit et fixez le carré. Approchez-vous à environ 30cm. A un certain moment, vous ne verrez plus le rond noir. Vous pouvez faire de même avec l'autre oeil, en fixant le rond, le carré disparaît à un moment donné.























lundi, juillet 23, 2007

Coup de Coeur pour H

Eté 2006 en Creuse, au programme un concert chaque soir !!! Arthur, petit bonhomme touché par la grâce, met le feu aux planches de la vieille grange aménagée en salle de spectacle. Voix chaude et grave, oeil malicieux et sourire ravageur, je suis tombée sous le charme de ce type drôle, musicien talentueux, à la poésie inouie, je l'ai trouvé très beau ! Jacques donne moi la main de ton fils !!!!!! ;-)))
Merci à Karine, Stef et Syvain qui ont partagé ce grand moment avec moi.
Merci à Luc et Sandrine qui m'ont fait découvrir l'album "Pour Madame X", j'adore www.com, un excellent morceau !

lundi, mars 26, 2007

Escapades





Ces derniers mois ne m'ont pas laissé beaucoup d'espace pour la rédaction ou du moins peu d'énergie à y consacrer. Je devais parler ici de mes vacances estivales, et puis déjà un nouveau printemps arrive, les mots de l'été dernier sont esquissés sur un carnet. Doucement ils prennent une forme, et pendant que je prends ce recul toujours nécessaire à l'écriture , de nouveaux détails réapparaissent, d'autres phrases, d'autres idées surgissent, le récit prend de l'ampleur, du volume, et du temps... entrainant des détours sur d'autres sujets à développer ; mais plus le temps passe et plus j'ai le sentiment qu'ils sont un prétexte à ne le jamais terminer. Au fur et à mesure, commence un travail intime avec moi-même, mes souvenirs d'enfant, ceux d'adulte, provoquant parfois le bouleversement, la crainte ou plutôt le refus d'en finir avec ce récit. J'ai cherché à comprendre pourquoi les mots qui me viennent si facilement d'habitude, ne sortaient pas, pourquoi je n'avançais pas et j'ai compris. Compris qu'au moment où s'inscrira le dernier mot de la dernière phrase, lui succèdera le point final que je refuse, car à ces souvenirs, je veux y mettre des points de suspension... puisque d'autres plus immédiats sont déjà là. Au fond, j'ai réalisé aussi que j'écrivais comme je vivais, de la même manière que j'aime, avec ce besoin de certitudes et d'éternité. Je cite un auteur que j'apprécie, "le temps que l'on passe à écrire est perdu à vivre"... mais l'on ne peut écrire sans avoir un peu vécu et je n'en fini pas de vivre, il me faut trouver le bon compromis. Je peux dire simplement que le fil conducteur du récit inachevé est le rapport au temps, c'est un thème qui revient régulièrement dans mes écrits et un sujet qui habite chacun de nous . Les mots ont ceci de terrible sur la page, qu'ils deviennent définitifs.


En attendant, je mets en ligne un petit feed-back sur ma vie passée, ce qu'elle a été au moins en partie, j'invite ceux qui n'ont pu partager ces moments à une ballade au coeur de Paris, le Paris secret que j'aime , celui des impasses, des jardins cachés, des cours intérieures, le Paris des vieux music-halls, des artistes, le Paris des métiers oubliés, l'atelier du luthier, la boutique de l'herboriste, les modèles du chapelier. C'est le Paname de la môme Piaf colorisé, le Paris de Doisneau en version numérique, suivez le guide, les autres, souvenez-vous.....

Quelques liens sont là pour ceux qui souhaitent pousser plus loin les portes de l'évasion, mais l'imagination sera toujours votre meilleur compagnon dans ce voyage.



-Escapade I


Ma journée parenthèse est passée, c'est celle que je m'accorde une fois par an, traditionnellement à l'automne, pour y faire ce qui me plaît, un jour de semaine, quand le reste du monde travaille, ce décalage d'avec les autres est vraiment savoureux et je l'apprécie avec ma compagne de jeux, Anne, dite Ninon. Tout a commencé donc ce 1er octobre, quand le jour s'est levé dans la douce lumière des derniers rayons du soleil venue chatouiller mes paupières encore lourdes de sommeil. D'un saut, j'ai quitté mon lit douillet, déjà impatiente à l'idée des surprises que nous découvririons et de la complicité qui en naîtrait. J'ai choisi ma plus belle toilette, celle de satin et de velours violet, bariolée d'iris et de pensées moirées ; je me suis également pomponnée, bijoutée, parfumée, car cette journée ne serait pas comme toutes les autres et viendrait briser le quotidien, l'habitude. J'ai donc tenté d'être à l'image de ce jour exceptionnel. Enfin prêtre, j'ai retrouvé Ninon, qui elle aussi avait soigné son apparence, nous étions nous et peut-être aussi bientôt de nouvelles nous. Notre itinéraire avait été soigneusement programmé, mais pas trop "timé" , pour les surprises, l'imprévu !!! Nous nous sommes donc engouffrées dans le métropolitain qui devait nous conduire à la Bastille pour commencer, où nous avions rendez-vous à l'agence Bout d'Essai : nous allions postuler pour faire de la figuration. Déjà en retard, nous sommes entrées dans un vieil immeuble de la rue de la Roquette qui ne payait pas plus de mine que l'agence. Notre tour venu, nous nous sommes entretenues avec un soit disant recruteur de "talents" à qui nous avons présenté nos photos noir et blanc (façon cinoche) que nous avions scrupuleusement faites faire par un ami. Il nous a expliqué que l'inscription à l'agence était gratuite, mais que nos photos n'étaient pas "pro" et il nous proposait de nous faire des photographies pour deux mille huit cents francs ! à moins que nous ne connaissions un photographe professionnel qui pourrait le faire. Qu'à cela ne tienne, je lui ai rétorqué que j'avais un ami photographe qui travaille à New-York pour Gala et Voici et qu'il s'en chargerait ; un peu déstabilisé et surpris par ma réponse, il a bien senti que nous ne tomberions pas dans le piège des agences bidons qui se font de l'argent sur les cuisses des midinettes qui croient à la gloire facile ! Ce n'est pas aux vieux singes que ... Nous sommes donc parties, non pas déçues, mais écroulées par la tête du type et soulagées aussi de ne pas avoir terminé dans un charter pour les îles lointaines où l'on nous aurait plus destinées à la prostitution qu'au tournage grand écran, et de n'avoir pas dû utiliser notre code secret d'alerte à la suspicion "tu as un cil sur la joue", message précurseur à traduire par "Ripons nos galoches, ça sent le roussi !" Depuis, on rappelle le fameux F. en lui promettant peu de temps avant de fermer boutique, car, nous allons dénoncer cette arnaque à qui de droit. Nous étant fait confirmer que ni Ninon, ni moi, ne serions vedette de sitôt, le cœur léger, nous avons repris nos chemins de traverse qui allaient nous mener quelques portes cochères plus loin, à hauteur d'un vieil escalier, chez mon complice et aimé frère où nous allions passer la nuit, bien plus tard, quand toutes les étoiles du ciel seraient allumées. Nous avons alors franchi la voûte de sa lourde porte de bois et sommes entrées réchauffer nos mains soumises aux premiers souffles du vent annonciateur d'un hiver rigoureux. A l'heure du thé, nous avons bu un café chaud, car nous n'étions pas prêtes à aller nous coucher. En regardant des photographies de New York qui prenait une toute autre dimension à écouter les commentaires d'un Fred enchanté et séduit par le savoir vivre américain et les petits écureuils de Central Park, nous avons fait un beau voyage Outre-Atlantique http://www.cnewyork.net/centralpark.htm.

Puis, d'un seul coup d'un seul, nous sommes allées nous baigner dans la foule pressée des sorties de bureau, pour rejoindre à pas lents et légers la place de la République, illuminée par les lumières d'un carrousel qui faisait tourner les têtes ravies des gamins à califourchon sur les chevaux de bois, qu'ils avaient pris soin de choisir, sous l'œil tout à la fois attendri et impatient de leurs mères. Les aiguilles de la grosse horloge plantée comme un Mirador sur la façade de la Mairie leur rappelaient encore qu'il faudrait bientôt se précipiter au foyer. Le temps nous appartenait ; comme il était délicieux de voir ces hommes d'affaires, ces employés, ces ménagères, courir après l'on ne sait quoi, nous témoins de cette vélocité, pour qui la minute était en suspend. Au hasard des vitrines accrocheuses, nous avons poursuivi notre escapade, nous régalant ici d'un chapeau à larges bords, là d'une robe brodée en taffetas et soie, nous amusant de l'automate resté figé sur notre passage devant ce vieux café aux peintures jaunies. Un peu fatiguées et affamées par notre marche, nous avons quitté le grand boulevard pour bifurquer dans une toute petite rue à l'abri des klaxons et de l'agitation de la ville, puis nous nous sommes laissées séduire par la devanture rouge d'un restaurant chinois où nous avons dîné de pâtés impériaux, de riz cantonnais et de fruits frais. La soirée n'était pas encore à son apothéose, car en vérité, le meilleur moment que nous avions su attendre patiemment allait arriver sans trop tarder encore. http://www.pariscool.com/
A quelques mètres de là, au cœur du Théâtre de la Renaissance, nous attendait celui qui était à l'origine de cette journée chômée : Nilda Fernandez.

Tranquillement, nous nous sommes approchées du lieu où se terminerait l'inoubliable, ce soir de fête. Au pied du théâtre, deux roulottes, une verte et une jaune, un petit âne gris et sur la placette en face, six juments Comtoises gentiment attelées, une affiche : "la ballade de Nilda" ; nous avions fait la notre, il présentait la sienne, celle menée par ses chevaux de Barcelone à Paris.
Intimidées par cette scène touchante, nous avons grimpé les escaliers et nous sommes dirigées à l'avant-scène où nos fauteuils rouges nous attendaient. L'artiste se fit attendre une heure, le temps de nous laisser découvrir les peintures du plafond pareilles à un ciel ouvert, les petits balcons dorés sur trois étages au bord desquels de petits anges pâles tiennent par miracle.
Outre le public venu nombreux, son ami et non moins admirateur, Georges Moustaki est venu l'écouter. Le rideau pourpre est déjà levé et laisse apparaître une scène décorée de bottes de paille, de maïs, branchages et autres souvenirs ramenés de nos campagnes. Au centre, un vieux tableau noir éclairé d'une lampe à huile ou une élève studieuse nous avertit à la poudre de craie que le spectacle commence.


Une silhouette frêle fait office d'ombre chinoise quand l'éclairagiste met ses néons en route, un cercle de lumière éclaire le petit homme impressionné qui laisse échapper sa première note qui monte, haute, très haute, et soulève fort, très fort, l'émotion, sous une foule d'applaudissements.
Le voilà alors au bout de la route avec ceux qui ont suivi son chemin, ses musiciens.
A sa droite, Sergio, un homme aux allures de Gitan, grosses moustaches et cheveux longs, qui jouera la guitare électrique.
Marcel, l'accordéoniste : lunettes noires sur le nez révélant une cécité totale. A gauche Rodriguo, à la guitare accoustique, Simon aux percussions et bien sûr Gilles Coquard, son vieux compagnon à la basse. Le chanteur ne cache pas l'émotion qu'il a eu à partager cette aventure avec ses hommes, il nous en parle, d'ailleurs il parle beaucoup, car cet homme-là ne se déplace que pour le véritable échange. Il nous dit qu'avoir vécu ensemble, côte à côte, jours et nuits, lui a appris beaucoup sur la vie en groupe, sur l'effacement de soi et les concessions qu'elle impose. Il évoque aussi ses rencontres avec les villageois, nous présente sa collection "d'interdits" qu'ils ont "emportés" avec la bande : des pancartes plantées dans le décor "Pêche Interdite", "Baignade Interdite" et se demande de quoi est privée une "Propriété Privée" si ce n'est de tout le reste autour, une jolie manière de voir les choses.
Puis, il alterne avec des titres comme "Nos Fiançailles", ou "La Gitana", des poèmes d'Antonio Machado, une chanson de Lluis Llach et de nouvelles créations "Thanksgiving day", "Innu Nikamu" qui revendiquent l'action concernant le sort des Amérindiens.
Au total, deux heures de rythmes endiablés, de mélodies intimistes qui nous laissent suspendus à la veine bleutée de sa voix. Quand la dernière guirlande d'ampoules s'est éteinte, il était déjà tard, mais personne n'avait envie d'aller se coucher, les doigts rougis par tant et tant d'applaudissements, nous sommes allées au cœur de la nuit, dire un dernier au revoir aux chevaux d'attelage, espérant saluer à nouveau, jusqu'à une autre fois, le saltimbanque des temps modernes ; Nous sommes restées là un instant à la sortie des artistes pour échanger nos impressions, nous avons croisé une Emmanuelle Béart ravie, puis n'ayant pas vu pointer le museau du Catalan, nous sommes rentrées nous coucher, foulant le sol des rues noires de Paris qui dormait profondément. Jusqu'au petit matin, nous avons rêvé, et à l'éveil du nouveau jour, rien n'était plus comme avant, les pendules s'étaient arrêtées, il nous fallait retrouver notre vraie vie, le travail, le métro, les autos, et tout cela nous semblait tellement pauvre et dérisoire que notre esprit était loin de nos corps qui s'agitaient pour être à l'heure au bureau, ne pas rater le train ...
http://www.theatredelarenaissance.com/


- Escapade II


Après notre dernière fugue, d'octobre, nous sommes restées plusieurs semaines dans l'univers qui n'appartient qu'à nous, celui de nos jardins cachés que le monde ne devine pas. Nous nous sommes à nouveau éclipsées un jour de pleine lune, lorsqu'elle est la plus belle : ronde et rousse et qu'elle fait rougir le ciel de tant de beauté.
Parties du Cloître de Port-Royal dont les murs ont cent fois entendu nos prières, nous sommes allées faire un nouveau voyage secret.

En empruntant la rue Saint-Jacques, on s'offrit à la fois d'admirer le colossal bâtiment du Val-de-Grâce, la façade de l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas, puis celle du Collège de France. Passée la rue des Ecoles, nous sommes arrivées au Jardin des Plantes. Nous avons marché sur le tapis de feuilles qu'il nous déroulait. Jusqu'au Muséum d'Histoire Naturelle, la ville portait des guillemets qui lui allaient très bien. De pelouses en gazons, nous avons fait le plein de chlorophylle et notre amour pour l'insolite nous conduit jusqu'à la Mosquée de Paris. Les étudiants du quartier ont l'habitude de venir y remplir leurs heures perdues et le brouhaha de leurs conversations me rappelait l'animation des rues de Casablanca. Un petit salon où se mêlent les cuivres et les arabesques des plafonds accueille tout ce monde venu se retrouver devant le thé à la menthe et les pâtisseries au miel. Nous n'avons pas résisté à ces délices, aux mosaïques, à la volupté des fauteuils, ni même au fouillis du souk qui ferma ses portes derrière nous.
http://www.la-mosquee.com/index.htm
Puisque notre route s'était tracée jusqu'ici d'empruntes mystiques, nous avons décidé de refaire notre pèlerinage, nous nous sommes laissées porter au sommet du Sacré Cœur, en surplomb de la cité, rappelées ensuite par l'écho des ruelles jusqu'à la place des Abbesses.

De toutes, elle est notre préférée, paisible comme celle d'un petit village, elle a sa fontaine, ses bancs, son café et surtout son église aux superbes vitraux. Le temps semble s'être arrêté, tout y est paisible. Le bruit s'y feutre comme un matin de neige, s'étouffe dans les bras de ses vieux immeubles. Nous aimons aussi prendre son passage qui mène à une cours intérieure, il y a toujours une fenêtre ouverte qui laisse échapper les notes d'un saxo, un vieux vélo garé et sûrement une dame très âgée qui donne à manger aux chats vagabonds.
Nous aimons tellement être les spectatrices de ce monde retiré, que nous restons des heures à la terrasse du Saint-Jean où le cafetier inscrit encore ses menus sur une ardoise d'écolier. Assises sur nos chaises cannelées, nous regardons les passants, scrutant les habitués et les gens du quartier. A chacun nous lui imaginons un métier, et passe souvent un peintre, un musicien, un poète et c'est sûrement vrai.
Nous réinventons notre vie et celle des autres, nous mettant à rêver que nous leur vendons des violettes et des brins de muguet ou bien que nous brodons les extravagances des hommes efféminés.
http://www.lesvertugadins.fr/

mardi, mars 13, 2007

Sakékolo ? Les parias du plastique



Reportage à Lianjiao, un village qui pendant vingt ans, fut l'enfer sur terre: s'y déversaient les ordures du monde entier que 20 000 anciens paysans sous-payés recyclaient. A la mi-janvier, après la diffusion de documentaires à l'étranger, ils ont été brutalement priés de déguerpir. L'activité illégale mais tolérée ne l'est plus. Par Pascale NIVELLE
QUOTIDIEN : lundi 12 février 2007
Lianjiao (province du Guangdong) envoyée spéciale

C'est un sac plastique avec un bel arbre vert sur une face, la mention «Ensemble, protégeons notre environnement» sur l'autre. Un cabas de supermarché aux normes NF 340, qui sera recyclé lorsqu'il sera hors d'usage. La société Edouard Leclerc s'y «engage».
Pour l'instant, il pend au bras de la minuscule madame Li, dans une rue de Lianjiao, tout au sud de la Chine, dans la banlieue de Canton. Elle trotte entre un canal à l'eau noire envahie d'ordures et la chaussée défoncée, où passent des camions hors d'âge. L'air âcre et poussiéreux saisit la gorge, irrite la peau, les yeux. Madame Li sourit aux étrangers, le visage plissé de petites rides. Des sacs comme celui-là, son patron en achetait par tonnes jusqu'à la semaine dernière. Des marques anglaises, françaises, des allemandes, pour ce qu'elle en sait... Des camions les livraient la nuit au milieu d'autres détritus, «un trafic énorme», il fallait être là pour décharger. Après, on triait. Dans son usine, soixante employés s'activaient quatorze heures d'affilée et plus, tant qu'il restait à séparer et empiler des sacs, emballages et bouteilles en plastique. Madame Li a travaillé pendant deux ans à Lianjiao, et son mari cinq ans, pour 600 yuans (60 euros) par mois chacun. Ce qui pouvait être recyclé était fondu et partait dans ces nouveaux plastiques. Mais tout n'était pas recyclable, loin de là. «C'est irrespirable, ici»
Depuis le 18 janvier, c'est terminé. Les Li repartent à la campagne, dans le Sichuan, à des milliers de kilomètres, avec leur fils de 18 ans qui venait à peine d'arriver. «Ce qu'on fait est devenu interdit. Alors, on part.» Ce qui les attend ? Leur village déserté ou une nouvelle errance, avant de se faire embaucher sur un chantier ou dans une usine. Madame Li sourit. 47 ans, l'air d'en avoir dix de plus, elle prend la vie comme elle vient : «Au moins, on va arrêter de tousser. C'est irrespirable, ici.» Elle connaît beaucoup de mingong (migrants ruraux) comme elle, qui ont craché leurs poumons à Lanjiao, avant de mourir d'un cancer ou d'autre chose.
Sur les murs, des banderoles rouges affichent la nouvelle politique du district : «Mobilisez-vous, luttez contre le recyclage de plastique illégal», «Protégez l'environnement»... Des policiers antiémeutes casqués, des camionnettes sillonnent les rues, avec des haut-parleurs hurlant les mêmes slogans. Des officiels passent dans les voitures du Parti, Audi ou Santana noires aux vitres fumées. Partout, collés à même le parpaing des fabriques, des papiers blancs frappés de sceaux rouges : «Le gouvernement a lancé une campagne, votre fabrique ne correspond pas aux normes, vous devez arrêter votre activité.» Le feu vert a été donné en haut lieu. L'opération nettoyage doit être terminée avant la mi-février. Ne doit rester que la marchandise propre, les métaux et les papiers.
Personne n'a compris, au début. «Cela fait vingt ans qu'on traite le plastique ici sans problèmes», s'étonne Wuchang, occupé à déplacer des monceaux de boîtiers de télécommandes allemands. Son beau-frère, patron de l'atelier, achetait la marchandise aux étrangers, 3 000 yuans (trois cents euros) la tonne et la revendait désossée, triée et emballée pour 500 yuans de plus. «Un bon business», dit Wuchang. Il évacue les derniers sacs et s'en va, lui aussi. Retour à la case départ, son village de Henan. Chômeur, sans préavis ni indemnités, ni même la certitude de retrouver la terre stérile qu'il a laissée en partant. Sa vie à Lianjiao, asphyxié par les fumées de plastique brûlé, à dormir entre les sacs d'ordures, harassé par les heures de travail, valait-elle mieux ? «J'ai une femme et un enfant à nourrir», dit Wuchang.
200 000 tonnes par an
Dans les rues, des dizaines de couples font leurs bagages. Les derniers achèvent de vider les ateliers, leurs enfants noirs de poussière à leurs côtés, jouant pour les plus petits, travaillant pour les aînés, à trier des ordures. Le plastique employait entre 15 000 et 20 000 personnes à Lianjiao du temps où le «recyclage», déjà illégal, était toléré. «C'était la spécialité ici, explique Wuchang, la marchandise passait la douane sans problème. Nous, on triait ce qui pouvait être revendu et on brûlait le reste.» Dans la presse officielle, les experts de l'environnement de Nanhai, le district de Lianjiao, parlent aujourd'hui de 200 000 tonnes de plastique traitées dans le village chaque année. 80 % pour cent provenaient des métropoles chinoises, le reste de l'étranger, assurent-ils, mais les données sont invérifiables. Europe, Amérique, les déchets du monde atterrissaient à Lianjiao. Les chiffres brandis par les «investigateurs» ne sont pas sortis de leur chapeau en janvier. Car rien n'était caché dans ce «village», où 400 entreprises avaient pignon sur rue, sans compter les artisans.
Les premiers «recycleurs» se sont installés dans des tentes à la fin des années 70, puis ils ont construit des fabriques. Les villageois ont laissé leurs charrues pour louer la terre, et se sont fait bâtir des maisons loin de la «zone industrielle» et des canaux noirs. «Il y a vingt ans, il y avait encore des champs de canne à sucre partout», a raconté monsieur Xu, le secrétaire du Parti du village, à un quotidien de Canton : «Jamais je n'aurai cru que Lanjiao deviendrait cela.» Ces cinq dernières années, les loyers ont doublé. Et, en 2005, le PNB du village aurait frôlé le milliard de yuans, l'équivalent de celui d'une petite ville de province.
«A cause de vous, les journalistes»
Début janvier, l' Emma Maersk , porte-conteneurs parti avant Noël livrer des jouets bon marché en Europe, a accosté au port voisin, avec son chargement de retour habituel, des milliers de tonnes d'ordures étrangères, cartons, papiers et plastiques. La cargaison a été saisie par les douanes, qui fermaient les yeux jusque-là, approuvant de leur sceau officiel l'explication «dons» ou «objets d'occasion» sur les bordereaux d'importation.
Depuis, plus de camions la nuit à Lianjiao. «C'est à cause de vous, les journalistes, que tout est foutu», lance un homme jeune, en train de charger sa fortune sur un triporteur. Il n'en veut à personne, sa vie ici était «trop dure». Une chaise, un matelas de mousse, des ustensiles de cuisine, il vient de vider l'espace qu'il occupait avec sa femme et son fils au-dessus dans un atelier, isolé des sacs d'ordures par une tenture de plastique. La jeune femme grimpe sur l'arrimage, son fils de 2 ans dans les bras. Né dans les fumées de Lanjiao, le petit n'en est jamais sorti, toute la journée aux côtés de sa mère, employée dans une petite fabrique. Sous sa cagoule à oreilles de léopard, il sourit, comme ses parents. L'homme donne le signal du départ et s'éloigne en poussant sur les pédales, sans un regard en arrière.
Les médias britanniques sont arrivés les premiers. Sky News TV dans un reportage, Etes-vous en train d'empoisonner la Chine ?, a frappé fort la conscience des consommateurs anglais, persuadés du destin vert de leurs déchets. Ils ont filmé les milliers d'emballages Cadbury's et Heinz et les résidus de plastique invendables livrés avec, en train de brûler dans des fumées nauséabondes et cancérigènes. Ils ont montré la rivière qui coule vers Canton, jaune un jour, verte ou rouge le lendemain, selon les rejets des incinérateurs sommaires. Ils ont dénoncé l'économie mondiale des ordures : des exportateurs, déjà payés par leur gouvernement pour recycler les emballages britanniques, les revendent tels quels en Chine, où tout a une valeur, où le vieux plastique est une matière première.
«Arrivée de centaines de militaires»
12 000 tonnes transitaient ainsi en 1997 depuis l'Angleterre, le chiffre aurait été multiplié par plus de cent en 2005. Le transport en Chine, dans les conteneurs qui reviennent à vide dans le delta des Perles, coûte moins cher qu'un aller simple Londres-Manchester. D'autres pays, toujours selon les médias britanniques, se contentent de se débarrasser gratuitement des déchets. La télévision a aussi montré des enfants endormis dans les montagnes de détritus, les centaines d'ateliers de tri dans les appartements, les hangars, les anciennes maisons des paysans.
Bientôt, les images sont parvenues à Pékin, qui a soudainement décidé de mettre fin au «commerce illégal». Chacun a joué son rôle, et ne peut que s'en féliciter : la presse a dénoncé le scandale. La Sepa, organisme officiel de protection de l'environnement, a fermé les fabriques illégales de Lanjiao. Mais personne ne s'est inquiété du sort des mingongs, éternels sacrifiés du progrès. «Le 18 janvier, ils ont coupé l'eau et l'électricité», raconte une femme de la minorité Miao, venue travailler «aux ordures» il y a sept ans. «Des centaines de militaires sont arrivés et ont visité tous les ateliers en nous ordonnant d'arrêter et de tout nettoyer.» Fin janvier, ils étaient encore là chaque jour, à houspiller les traînards avec des porte-voix. Les entrées du village sont filtrées, les camions chargés de déchets chinois tout aussi toxiques que les étrangers sont déviés vers d'autres sites. Une cohorte d'officiels en costumes noirs donne les directives et l'ordre de déguerpir aux milliers d'indésirables. Les plus chanceux, employés des fabriques de métal et de cartons, restent. «On ne risque rien», se rassure un jeune garçon, pieds nus dans ses chaussures, piétinant une montagne de canettes qui se retrouveront compressées en cubes parfaits et revendues 23 000 yuans (2 300 euros) la tonne. A côté, un camion vient de vider à même la chaussée des centaines de carcasses de valises qu'enjambent les partants, leur fortune sur le dos. Un couple d'une cinquantaine d'années, arrivé ici il y a dix ans, tourne sur une vieille moto : «On attend d'être payé, mais notre patron est ruiné.» Lianjiao est presque nettoyé. Madame Li a terminé ses paquets. Le sac Leclerc entièrement recyclable continue son voyage.

Une exportation illégale
QUOTIDIEN : lundi 12 février 2007
70 % des plastiques toxiques produits dans le monde chaque année arrivent illégalement en Chine, selon le quotidien anglais The Independent.
90 % de ces déchets sont traités dans de petites fabriques comme celles de Lianjiao. Une convention internationale signée par l'Europe interdit depuis 1989 l'exportation des déchets toxiques dans les pays en voie de développement.
Chaque Chinois urbain produit aujourd'hui 500 grammes de déchets. Chaque Français un kilo, chaque Américain deux kilos . (Source : Veolia Chine)
En 2020, les villes chinoises généreront 400 millions de tonnes d'ordures, la totalité de la production mondiale en 1997. (Source : China Daily )
30 % des déchets chinois sont recyclés, le reste est brûlé ou enterré dans des décharges, qui couvrent 50 000 hectares à proximité des villes. (Source : China Daily )

lundi, janvier 29, 2007

Espace public zone fumeur


Chers fumeurs, Chers non-fumeurs,

Vous pouvez fumer, si vous le souhaitez, et ouvrir la fenêtre si la fumée vous gêne, cet espace public est une zone fumeur !! grande exception à la règle qui entre en vigueur le 1er février 2007. Les politiques dans un grand élan de générosité se penchent sur un grand problème de santé publique, le tabagisme !!! et oh ! révélation, découvrent que le tabac est nocif, oubliant à un détail près qu'ils sont depuis des décennies les grands complices de l'industrie du tabac, et de ses secrets de fabrication. Je vous épargne la liste des additifs et agents de saveur ajoutés à nos bonnes vieilles clopes, bien plus nocifs que le tabac lui-même, puisque tous cancérigènes et aux propriétés addictives ! Je vous laisse le soin d'aller les consulter vous même en détail sur l'internet si cela vous intéresse. Je ne souhaite ni
faire l'éloge du tabac, ni culpabiliser le fumeur, qui après avoir rempli grassement les caisses de l'Etat peut dès à présent si il le souhaite, car le fumeur, enchaîné qu'à sa drogue, est un être libre bien sûr au même titre que le non-fumeur ;-) demander à sa Caisse d'Assurance Maladie la prise en charge d'un traitement anti-tabac à concurrence de 50 € par an, autrement dit, quedal !!! Le sevrage d'un vrai accroc de la cigarette se fait en milieu hospitalier, sur plusieurs mois, et la consultation d'un spécialiste coûte si ce n'est aussi cher qu'un mois de consommation de tabac, un peu plus de 50 €. Les chances de réussite de décrochage étant liées à la motivation et non à la répression, j'attends un bilan non truqué des investigateurs, je veux dire pas un bilan comme ceux positifs sur la baisse des morts sur la route, ni celle de la baisse du chômage complètement bidonnés.
A la préparation de cette page, j'ai discuté un peu plus que d'habitude avec Paco, propriétaire du Tabac de mon quartier, à qui je rends visite chaque jour. Je lui ai demandé quelles répercussions il envisageait sur son commerce à la sortie du décret, Paco a eu l'air un peu inquiet, mais nous sommes tombés d'accord sur le fait qu'un addict du tabac consommerait toujours la dose dont il a besoin comme toute personne dépendante, que la répression n'était pas la méthode dissuasive et surtout pas adaptée à un tel cas de figure. Mais la répression et la dictature sont des méthodes qui reviennent à grand pas chez les Gaulois et les Gauloises sans jeu de mot. Admettons encore que nous protégions par-là les non-fumeurs victimes de nos bouffées enfumées, mais j'ai demandé à Paco de me présenter les nouvelles cigarettes sorties très récemment et destinées exclusivement à nos jeunes. Etude packaging très sophistiquée, les paquets sont très "fun" avec des couleurs flashy très tendance, Paco me dit qu'à l'intérieur les cigarettes sont superbes, la tige a un papier rose, elles ont le goût du chocolat, de la vanille, de la fraise ou du caramel ; les études scientifiques, elles, révèlent que ses agents de saveur rendent encore plus nocif l'effet de la nicotine, le cacao par exemple servirait à dilater les voies respiratoires pour offrir à la fumée un accès plus facile aux poumons. Voilà ce que grâce à la complicité de l'Etat les industriels ont commercialisé il y a quelques mois à destination de la jeunesse. Voilà donc les méthodes déployées par notre gouvernement pour mettre sa population hors des dangers du tabac. Nous n'en sommes pas à une hypocrisie près. Un ancien cadre de l'industrie du tabac révèle dans son livre intitulé "Le rideau de fumée" le cynisme méthodique d'une entreprise de mort aussi clandestin que délibéré, la corruption des milieux scientifiques, médiatiques et politiques : tout est bon, nulle " cible " n'est épargnée, même les enfants. L'Organisation mondiale de la santé a même fait l'objet de tentatives d'intoxication.

Le Rideau de fumée analyse plusieurs centaines de documents de l'industrie du tabac, avec plus de 500 citations référencées, en voici quelques unes, je vous laisse juger :

Rapport pour Imperial Tobacco : " L'essentiel ici est l'art de rassurer le fumeur, de les garder sous notre emprise le plus longtemps possible. "
Philip Morris, 1966 : " Une cigarette qui n'émet pas de nicotine ne peut satisfaire le fumeur habitué et ne peut l'amener à l'accoutumance ; elle serait presque certainement vouée à l'échec. "
Philip Morris, 1969 : " Voulons-nous réellement vanter les mérites de la cigarette en tant que drogue ? C'en est une bien sûr, mais laisser une telle approche sortir de ces murs aurait de graves conséquences sur l'implication de la Food and Drug Administration. "
Rapport interne de R.J. Reynolds, 1953 : " L'étude des données cliniques tend à confirmer la relation entre un tabagisme important et prolongé et la fréquence du cancer du poumon. "
Brown & Williamson, 1978 : " Très peu de consommateurs sont au courant des effets de la nicotine, c'est-à-dire de sa nature addictive, et savent que la nicotine est un poison. "
Déclaration de Fritz Gahagan, ancien consultant en marketing pour l'industrie du tabac : " Le problème est : comment vendre la mort ? Comment vendez-vous un poison qui tue 350 000 personnes chaque année, 1000 par jour ? Vous le faites avec de grands espaces ouverts […] des montagnes, des espaces en plein air, des bords de lac. Ils le font avec des jeunes gens sains. Ils le font avec des athlètes. Comment une bouffée de cigarette pourrait-elle être d'une quelconque nocivité dans une situation comme celle-ci ? C'est impossible : il y a trop d'air frais, trop de santé, trop de jeunesse et de vitalité absolument débordante - voilà comment ils le font. "
R.J. Reynolds, 1971 : " La limite d'âge minimum pour le profil des jeunes fumeurs doit rester 14 ans. "
Brown & Williamson, 1974 : " Le très jeune fumeur est d'importance prééminente. "
Lettre d'un enfant de 12 ans à Joe Camel, découverte dans les archives de R.J. Reynolds : " Je t'aime vraiment beaucoup. Tu es cool, tu es rigolo. J'aime tes publicités pour les cigarettes, Monsieur Joe Camel, je voudrais ta photo dédicacée… "
British American Tobacco, 1980 : " Nous devons donc rivaliser pour augmenter notre part de marché en recourant à toutes les combines que nous connaissons. "
Rapport pour R. J. Reynolds, 1980 : " Nous avons pu encourager la consommation de cigarettes sur les plateaux de différentes émissions de télévision à venir, dont Vega$, Pour l'amour du risque, L'Ile fantastique, Flamingo Road, et d'autres… "
Le PDG de Philip Morris, Joseph Cullman, interrogé sur une étude prouvant que les fumeuses ont plus souvent des bébés plus petits que la moyenne : " Certaines femmes préfèrent avoir des bébés plus petits. " Arrivé à la retraite, Cullman déclare : " Je n'ai jamais eu le moindre remords. "
Philip Morris, 1980 : " Menacer la presse était le seul moyen de les faire bouger. "
Philip Morris, 1985 : " Les médias aiment l'argent qu'ils gagnent grâce à nos publicités et ils sont un allié que nous pouvons et devons exploiter. "
Philip Morris, 1990 : " Si nous voulons vraiment influencer la politique et le flux d'information destiné au grand public, nous devons être les médias, nous devons en faire partie. Le seul moyen est de détenir un grand média. "
Mémo du Tobacco Institute : " La première [menace] est la législation. Depuis environ une douzaine d'années, nous avons fait face à plus de 1000 projets de loi et avons fait échouer plus de 90 % d'entre eux. "
Note du ministre français de la Santé au ministre des Finances (chargé de la SEITA), 8 janvier 1968 : " les méfaits du tabac ne pourront pas être cachés plus longtemps au public. "
Rapport de Brown & Williamson, 1975 : " Les fumeurs sont confrontés au fait qu'ils sont illogiques, irrationnels et stupides. "

lundi, janvier 01, 2007

Bonne Année 2007 !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

R. Delaunay Rythme Joie de Vivre



En 2007, vous aussi vous attendez le Nirvana, un genre comme ça mais sans métamorphose, l'année tchac a poum tchac a poum tchac a poum aaaah !!!!! est lancée !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
tambours et trompettes...... musique !!!!!!!!!!!!

http://www.nildafernandez.ru/media/9.avi

jeudi, juillet 06, 2006

Bloggeuse en Vacances


Mes Chers Tous,

Je prends quelques vacances, je quitte la ville, je retourne voir mon clocher, caresser mes vaches rouges, sauter dans l'eau vive de ma rivière, me perdre dans les bois sur le dos d'un cheval, courir dans l'infini espace de verdure avec pour seul témoin le chevreuil égaré. En route je ramasserai sûrement quelques champignons et des fruits sauvages, je cueillerai aussi une brassée de fleurs que j'offrirai à ma grand-mère, elle les mettra dans un pot de terre sur la table qu'elle aura dressée, il y aura comme un air de fête, et ce sera joli de nous retrouver.
Je vais à la recherche d'autres couleurs, d'autres paysages, je pars aussi à la rencontre de nouvelles rencontres , je vais retrouver l'authentique et la simplicité, chercher l'inspiration pour nourrir les mois à venir et prendre quelques forces pour vous revenir. Promis, je vous raconterai tout.
En attendant, j'ai mis à votre disposition le Grand Jeu de l'été, il s'agit d'une série d'énigmes à élucider, elles sont extraites du "Livre qui rend fou" de Raymond Smullyan, vous comprendrez assez vite pourquoi !!!
Amusez-vous bien et passez de très très belles vacances !!!!

samedi, juin 10, 2006

Une place pour le Père

"Il faut aimer la vie
Et l'aimer même si le temps est assasin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants"
Renaud Séchan



Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et, sans dire un seul mot te mettre à rebâtir
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir.
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre.
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sôts,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot.
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi.
Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître
Penser, sans n'être qu'un penseur.
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant.
Si tu peux rencontrer triomphe après défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front.
Si tu peux conserver ton courage et ta tête,
Quand tous les autres les perdront.
Alors, les rois, les dieux, la chance et la victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut bien mieux que les rois et la gloire,
Tu seras un homme, mon fils.

Rudyard Kipling Posted by Picasa

Mes lampes en ligne

Posted by Picasa

Mes lampes sont en ligne, pour les voir : cliquez sur le lien de
la Boutique de Charlotte ! ou bien rendez-vous
Aux Fruits du Temps, 80 rue Saint Louis en l'Ile - Paris 4è
Pour plus d'informations, vous pouvez m'envoyer un message par l'intermédiaire de ce blog.

mardi, mai 02, 2006

Alexandre Minkowski : mes hommages

Le système français d'éducation... constitue en fait
une remarquable machine à fabriquer des crétins.
Il me convenait parfaitement, j'y fis merveille.
A Minkowski

Les études, les profs, cela n'a jamais été mon truc, j'aimais pourtant apprendre ; ce que je n'aimais pas, c'était la sanction qui tombait, l'oeil réprobateur du maître d'école, c'était le choix qu'il faisait pour moi, de ce que je devais étudier, de ce à quoi je devais m'intéresser. Je détestais cette dictature du savoir, je me rebellais en silence, ne refusant pas l'effort pour ce qui me passionnait, dédaignant le reste.
Malgré tout, j'aurais pû devenir professeur des écoles, en suivant la lignée familiale, mais je m'y suis refusée et puis de bonne heure, j'ai été inscrite d’office à la Grande école de la vie, il a fallu la gagner, quelle formule : gagner sa vie !!! ou la perdre ??? Je ne me suis à l'époque pas posé la question. C’est comme cela que je me suis réconciliée avec les professeurs, pour d'autres raisons avec le monde médical également, comme quoi, on n’échappe pas à son destin ; certaines rencontres sont déterminantes : celui qui m’a domptée, ou plutôt hypnotisée le premier, c’est un professeur de médecine, mon premier patron, un pionnier de la néonatologie en France. Nous avons fait de très belles choses ensemble, lui c’était un homme de coeur avant tout. Je sais que plus jamais je n’aurais de Directeur de sa trempe, et les suivants, insipides, n’auront même pas reçu ma considération. A cette époque, aussi modestement qu’il soit, j’avais le sentiment de participer à des causes utiles, ce qui n’est plus vrai aujourd’hui. La politique et la recherche étaient déjà étroitement liées, mais j’ai l’impression que l’une n’avait pas encore pris le total ascendant sur l’autre, ne s’était pas perdue dans sa vocation.

Je me souviens d’un homme pourtant affairé entre un rendez-vous avec le Ministre, les plateaux télé et les voyages à l’autre bout de la terre, s’asseyant dans son grand fauteuil en cuir et me disant : Sandrine, si nous prenions un café Maure ensemble ? Que pensez-vous de mon bouquin ? Vous croyez qu’il va intéresser des gens ? Demain, aurez-vous du temps pour que nous y travaillions ensemble ? C’est ainsi qu’il m’a présentée à l’éditrice Odile Jacob. J'avais 18 ans à peine, il m’appelait sa perle rare. Entre les heures intensives de travail, nous en avons eu des moments de franches rigolades, qu'il était drôle ! on se tapait sur l'épaule comme de bons camarades, en signe de reconnaissance mutuelle. Il était comme cela Alexandre, et il tenait à ce que je l’appelle par son prénom. Il me l’avait demandé un jour devant le Directeur Général de l’Inserm ! Ce grand homme était dans la lumière, mais tournait toujours un peu le projecteur vers ceux qui étaient à ses côtés. Par dessus tout, il considérait l’autre, qu’il soit né dans les favelas de Rio de Janeiro, qu’il soit aide-soignant ou simple technicien de labo, il avait toujours un mot gentil, une attention. Quand il poussait sa gueulante, c’était contre l’injustice ! ça grondait dans les couloirs, la porte de son bureau claquait, on ne plaisantait pas avec ses combats. Dans un de ses livres il écrit ceci "Nous oublions souvent qu'au-delà de nos titres et de nos positions hierarchiques, au-delà même de notre savoir et de notre pouvoir, nous sommes des hommes embarqués ensemble dans une même aventure et sur le même bateau."

Quand il s’est senti vieillir, il m’a confié un papier signé de sa main, me demandant de m’en servir si un jour cela m’était utile, gage de la complicité que nous avions l’un et l’autre et de la confiance qu’il me portait. J’ai toujours ce papier, mais ce que je garde au plus profond de moi, ce sont les souvenirs de ces années passées avec lui. Ce fût une chance unique d’enrichissement, d’épanouissement professionnel et personnel exceptionnels, où la rigueur, la précision, l’investissement plein et entier de soi étaient de mise.
Je peux dire que je lui dois beaucoup, qu'au delà du métier qu'il m'a appris, j'ai une éternelle tendresse, admiration bien sûr, pour cet homme qui jusqu'à la fin de sa vie a lutté pour la cause humaniste.
Une page s’est tournée, Alexandre ne m’invitera plus jamais à la Closerie des Lilas, des heures précieuses, à me confier ses doutes et ses espoirs. Il n’ouvrira plus les séances des Congrès que nous organisions ensemble, ne militera plus pour le Droit au Logement, ni à celui des femmes et des enfants du monde, les prématurés de la Maternité de Port-Royal devront compter sans lui, tout comme les réfugiés politiques que nous accueillions dans le service, Minko comme nous l'appelions tous en a fini avec ses révoltes, le vieil homme a rejoint le Royaume des Anges. Moi, j’ai perdu un père pour la seconde fois.
Le chef de l'Etat rend hommage à l'une des consciences du XXème siècle et à l'homme d'action qui fut de tous les combats qui honorent l'humanité. Nous sommes le 12 mai 2004, je me trouve dans la Cours d’Honneur des Invalides, son ami Bernard Kouchner, selon les dernières volontés du défunt homme, rend hommage à tout le personnel soignant qui l’a accompagné jusqu’à sa fin.
Il manque et je pleurs pendant que son fils Marc, dirige de sa magistrale baguette le dernier concert offert. Ceux qui l’on connu savent que ce n’est pas le fait de son impertinence, si c’est dans la petite Chapelle que l’on est venu dire Adieu à ce « Juif pas très catholique », du titre d’un de ses ouvrages.

Nous sommes tous et toutes de la poussière d’étoiles…


Alexandre Minkowski, 5 décembre 1915- 7 mai 2004.
Eminent pédiatre, Alexandre Minkowski a su, tout au long de sa carrière, conjuguer avec brio ses activités hospitalo-universitaires et celles de recherche. L'organisation de son unité Inserm, proche de l'unité de soins intensifs des prématurés, lui a permis de faire collaborer des disciplines comme la neurologie néonatale et fœtale, l'électro-encéphalographie, la biochimie, la bactériologie… Ses travaux de recherche dans le domaine de la physiologie du nouveau-né, du prématuré et du fœtus ou concernant le développement du système nerveux central, la réparation du cerveau chez l'enfant après traumatisme de guerre (comme les génocides en Bosnie, au Rwanda et au Cambodge) lui ont permis de participer activement à la réflexion sur les questions de société majeures. Son engagement s'est traduit tant au niveau collectif qu'individuel, notamment comme membre du Haut conseil de la famille et de la population de la présidence de la république et conseiller scientifique de l'association « Partage avec les enfants du Monde ».

lundi, février 27, 2006

Sopa do Brasil


L'hiver est encore là pour quelques semaines, et avec lui l'envie de se réchauffer un peu le coeur et le corps... Invitez vos amis à dîner, vous les surprendrez avec cette recette de soupe Brésilienne à base de tomates et de bananes au goût tout à fait original, essayez c'est surprenant et délicieux ! Les plus nul(le)s en cuisine ne peuvent pas râter, c'est aussi un avantage. Mes amies sont très bien élevées, mais je crois qu'elles ont vraiment toutes adoré ! Maïté n'a qu'à bien se tenir !!!

Pour 4 assiettes de soupe à la banane :

Epluchez 2 oignons, coupez les en petits morceaux et faites les blanchir dans une cuillérée à soupe d'huile d'arachide
Lorsqu'ils sont transparents, ajoutez 25 cl de bouillon de volaille non grippée
Ensuite ajoutez-y une grosse boîte de tomates entières pelées
Puis 2 bananes mûres coupées en rondelles (attention plus elles sont mûres plus le goût de la banane sera fort, personnellement je préfère des bananes pas trop matures, pour cuisiner, pour le sexe ça dépend)
Faites cuire le mélange, couvert pendant 20 minutes environ
Passez la soupe au mixeur, jusqu'à un mélange onctueux
Ajoutez une cuillérée à café de Curry en poudre, du Piment de Cayenne, et 25 cl de crème fraîche, réchauffez si nécessaire, et servez !

Vous pouvez ensuite servir du Guacamole, du Chili con carne ou des Empanadas, et de la crème de lait ! Huuumm una fiesta sudamericana muy caliente !!!!

Bon appétit les gourmands !!!


vendredi, février 10, 2006

Happy Birthday Brother

Qu'est devenu ce petit ver blanc que j'ai apprivoisé à la maternité un 10 février ?






Mais un joli papillon messieurs dames ! Un papillon très rare, le papillonus frèrus, une espèce à préserver ! Une fois sorti de sa chrysalide, il se transforme à peine, a t-il changé ? la coiffure peut-être ? Après le biberon, il a toujours une petite régurgitation, respectez le dosage poids/âge comme à sa naissance et ne le secouez pas trop ! Alors ce soir mollo les mojitos ! Ne bois qu'un verre sur deux, un pour toi, un pour moi, un pour toi, un pour moi, ooohhhh je suis ta frangine on partage comme d'hab' ;-) Bisous plein mon frère et Très Joyeux Anniversaire !!! Te quiero mucho, guapo !





mardi, janvier 24, 2006

Hymne à la vie - Pablo Neruda




Il meurt lentement celui qui ne voyage pas
Celui qui ne lit pas, celui qui n'écoute pas de musique,
Celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux
Il meurt lentement celui qui détruit son amour-propre

Celui qui ne se laisse jamais aider
Il meurt lentement celui qui devient esclave de l’habitude

refaisant tous les jours les mêmes chemins
Celui qui ne change jamais de repère
ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement celui qui évite la passion et son tourbillon d’émotions

celles qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les cœurs blessés
Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap lorsqu’il est malheureux au travail ou en amour

celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves
celui qui pas une seule fois dans sa vie n’a fui les conseils sensés
Vis maintenant !

Risque-toi aujourd’hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux !

Pablo Neruda Prix Nobel de Littérature (1971)
né le 12 juillet 1902 à Parral (Chili)

Especialmente para mi madre de sangre, y para la Chilena, Isabel, que está más que una amiga, mi madre de corazón... es también para todo el mundo.

samedi, janvier 21, 2006

Nilda joue au Casino

C'était le soir du vingt-quatrième jour du premier mois de l'an mille neuf cent quatre-vingt dix-huit, sur un tout petit point de la terre, dans la capitale d'un pays que l'on appelait France. Il y avait un théâtre d'un autre siècle en habit rouge et or. A l'entrée de ce théâtre : des murs tapissés de ces hautes tentures carmin des vieux music-halls qu'éclairait un imposant lustre aux éclats de cristal. Suspendus aussi, d'immenses miroirs éteints par le temps qui ne renvoyaient plus que des reflets de brume.
C'était dans ce hall que le public assistait au début du spectacle où de drôles de clowns occupaient la piste. Il y en avait un assis au bar, qui portait une grande culotte, un autre affublé d'une veste à larges rayures qui gesticulait dans tous les sens. Il y avait aussi le clown "Fofie", cheveux sur la langue, qui dirigeait chacun vers son fauteuil. Dans la salle, Philomène et Lulu mangeaient des pop-corns qu'ils faisaient voltiger sur leurs voisins, tandis qu'un autre offrait des chocolats.
C'est au moment où j'allais prendre place, qu'un gros clown s'est mis à minauder dans mon dos. Il était accoutré d'une misérable salopette grise qui soulignait ses formes généreuses. Ses épaules supportaient une échelle et de gros câbles électriques. Ses grosses joues et son attirail lui donnaient un air sympathique malgré les grommellements qu'il lançait aux spectateurs.

Tous les clowns rejoignirent la scène, continuant leurs pitreries qui amusaient petits et grands. Ils ne cessaient de faire plaisanteries sur plaisanteries, l'un nous photographiait pendant que l'autre passait son câble long de plusieurs mètres au-dessus de nos têtes. A un moment, ces drôles de personnages cessèrent leur cacophonie et portèrent leur attention sur l'un d'eux. D'abord, ils s'approchèrent de lui, l'encerclèrent, le touchèrent, observant ce pitre énigmatique. Ses compagnons ouvrirent sa combinaison grise et ôtèrent un à un des chiffons de couleur qui suscitèrent notre curiosité. Puis, ils enlevèrent son chapeau ; à son tour, il baissa lentement la tête, retira son nez rouge, ses fausses joues. Quand il releva son visage fardé de blanc, on entendit de nombreuses exclamations dans l'assistance. Il nous adressa un large sourire, pareil à celui
d'un enfant bienheureux du tour qu'il vient de jouer. Ce clown avait pour nom d'artiste : Nilda Fernandez.




Il présenta alors la troupe des "Voyageurs Debouts" avec une véritable complicité.




Marcel Loeffler, l'accordéoniste qui ne verra jamais les feux de la rampe, vint prendre place au bras d'un clown. Nilda, lui, restera à ses côtés, attentif.


En entrant, on nous avait confié un fascicule un peu vieillot qui titrait "de grands succès de la chanson française" chantés par le public, accompagné par Nilda Fernandez et l'accordéon. Sur des airs d'un autre temps, nous avons entonné un "Hymne à l'amour", une "Java Bleue", chanté "Milord" et "La Bohème". Dans cet espace qui nous a été offert, nous avons pris un réel plaisir à reprendre avec amusement ces éternels succès avant l'entracte.


Au second acte, le rideau rouge se leva et laissa apparaître un tableau d'élégance entre Marlène Dietrich et Charlie Chaplin. L'artiste entama son tour de chants à califourchon sur une chaise, en appui sur une canne tout droit empruntée à Charlot. Mais pour l'admirateur, l'élégance est tracée de ses doigts déliés. Dans l'envolée de ses gestes appliqués, compromis entre la danse classique et le flamenco, se dégage force, énergie, des dénominateurs communs avec les musiciens qui l'accompagnent. Ce soir "La Gitana" se donnait jazzy pour finir sur l'air enlevé d'une polka, mais demain l'équipe pourrait bien en faire une version rock si cela la prenait.

Nous avons réécouté des textes du début de carrière dans des arrangements que le chanteur se fait fort de créer toujours différents. Nous nous sommes régalés d'une acoustique impeccable.

L'homme est audacieux et a le goût des incertitudes, preuve en est qu'il chante à voix nue, sans filet. Ni instrument, ni micro : un moment d'authenticité qui nous hisse dans un doux vertige au sommet de sa voix. Toujours présente, se profilaient dans le velours frappé des costumes, les couleurs d'une Espagne familière. La poésie de Lluis Llach se conjuguait avec celle
d'Antonio Machado. Depuis Madrid, la flûte de pan nous emportait sur les hauts plateaux de la cordillère des Andes, puis nous posait sur les terres des indiens Montagnais du Canada ; de ballades en rythmes afro-cubains, nous faisions le tour du monde.


L'éclairage était soigné, la mise en scène théâtrale. Nina Bonita, poupée de chiffon, gisait sur une chaise, au pied de la grosse caisse de Thierry Arpino et ne s'émouvait pas de ses prouesses musicales. Elle restait inerte et pâle dans ses dentelles blanches. Quand Nilda la pris dans ses bras, la marionnette reprit vie, suivit l'artiste du regard et se mit à danser. Avec une véritable tendresse, il la cajola, lui donna envie d'être en vie, puis l'emporta à l'abris des regards, le reste ne nous appartenait pas.
Une véritable ovation rappela le chanteur sur les planches. Il réapparût sous les applaudissements de la foule à laquelle il vint se mêler. La salle entière était debout, avait retrouvé son calme et restait figée devant l'artiste qui faisait encore don de générosité. Quand il regagna la scène, je m'en approchais pour lui offrir un bouquet de violettes. Je m'amusais déjà du sort qu'il leur réservait. Il les pris donc, en apprécia le parfum, les accrocha à sa boutonnière, puis dans un tourbillon les renvoya au pied de mon siège. Ce fût un moment de complicité inoubliable.

Quand la dernière ampoule s'est éteinte, j'ai rejoint la sortie des artistes pour saluer Nilda jusqu'à une autre fois. Je suis restée là un long moment pour échanger mes impressions avec les admirateurs, les musiciens. Puis, le chanteur est enfin apparu, il est venu me saluer. J'ai pu le féliciter pour son talent, mais malgré sa fatigue, l'homme m'a fait parler de moi plutôt que de lui et ça aussi ce fût une preuve de sa grande générosité. Intimidée par les paroles touchantes qu'il venait de me confier j'ai marché dans la nuit devenue douce. Jusqu'au petit matin, j'ai rêvé et à l'éveil du nouveau jour, je me croyais encore sur ce tout petit point de la terre...

dimanche, janvier 08, 2006

Federico Garcia Lorca - Poeta en Nueva York


NEW YORK
(bureaux et dénonciation)
Sous les multiplications
Une goutte de sang de canard.
Sous les divisions
Une goutte de sang de marin.
Un fleuve qui arrive en chantant
Et c'est argent, ciment ou brise,
Dans l'aube menteuse de New York.
Chaque jour, on tue à New York
Quatre millions de canards,
Cinq millions de porcs,
Deux mille pigeons pour le plaisir
des agonisants,
Un million d'agneaux
Et deux millions de coqs
Qui laissent le ciel en mille morceaux.
Mieux vaut sangloter en affûtant le couteau
Ou assassiner les chiens dans les
hallucinantes parties de chasse
Que supporter au petit matin
Les interminables trains de lait,
Les interminables train de sang
et les trains de roses aux mains liées
Par les marchands de parfums.
Je dénonce tous les hommes
Qui ignorent l'autre moitié,
La moitié sans rachat
Celle qui dresse des montagnes de ciment
Là où battent les coeurs
des petits animaux qu'on oublie
Et où nous tomberons tous
Pour la dernière fête des marteaux-piqueurs.
Je vous crache au visage.
L'autre moitié m'écoute,
Dévorant, urinant, volant dans sa pureté.
Ce n'est pas l'enfer, c'est la rue.
Ce n'est pas la mort, c'est la boutique de fruits.
Il y a un monde de fleuves brisés et de distances insaisissables
Dans la petite patte de ce chat brisée par l'automobile,
Et j'entends le chant du ver de terre
dans le coeur de bien des filles,
Que fais-je faire ? Ordonner les paysages ?
Ordonner les amours qui plus tard
sont des photographies,
Qui deviendront des bouts de bois
et des gorgées de sang ?
Non, non ; je dénonce.
Je dénonce le complot de ces bureaux déserts
Qui ne diffusent pas les agonies
Qui effacent d'un trait les programmes de la forêt,
Et je m'offre en pâture aux vaches entassées
Lorsque leurs cris emplissent le val
Où l'Hudson s'ennivre d'huile.
New York Oficina y Denuncia
(poeta en Nueva York)
Debajo de las multiplicaciones
hay una gota de sangre de pato ;
debajo de las divisiones
hay una gota de sangre de marinero ;
Un rio que viene cantando...
Y es plata, cemento o brisa
en el alba mentida de New York.
Todos los dias se matan en New York
cuatro millones de patos,
cinco millones de cerdos,
dos mil palomas para el gusto de los agonizantes,
un millon de corderos
y dos millones de gallos
que dejan los cielos hechos anicos.
Màs vale sollozar afilando la navaja
o asesinar a los perros en las
alucinantes cacerias
que resistir en la madrugada
los interminables trenes de leche,
los interminables trenes de sangre
y los trenes de rosas maniatadas
por los comerciantes de perfumes.
Yo denuncio a toda la gente
que ignora la otra mitad,
La mitad irredimible
que levanta sus montes de cemento
donde laten los corazones
de los animalitos que se olvidan
y donde caeremos todos
en la ùltima fiesta de los taladros.
Os escupo en la cara.
La otra mitad me escucha
devorando, orinando, volando en su pureza.
No es le infierno, es la callé.
No es la muerte. Es la tienda de frutas.
Hay un mundo de rios quebrados
y distancias inasibles en la patita de ese gato
quebrada por el automobil,
y yo oigo el canto de la lombriz
en el corazon de muchas ninas.
Qué voy a hacer ? Ordenas los paisajes ?
Ordenar los amores que luego son fotografias,
que luego son pedazos de madera
y bocanadas de sangre ?
No, no ; yo denuncio.
Yo denuncio la conjura
de estas desiertas oficinas
que no radian las agonias,
que borran los programas de la selva,
y me ofrezco o ser comido
por las vacas estrujadas
cuando sus gritos llenan el valle
donde el Hudson se emborracha
con aceite.